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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 23:01

Sacré culot de Coppé...et par ailleurs on voit bien la manoeuvre... moins de fonds public... allez chercher les fonds privés ! Que demanderont les entreprises en retour ?

 

Extrait du Monde du 28 septembre 2011

 

L’UMP compte sur le mécénat pour financer son projet culturel

 

Mardi 27 septembre, l'UMP a donné rendez-vous à ses militants Espace Gabriel, aux abords des Champs- Elysées, pour sa convention nationale consacrée à la culture. Avec un succès mitigé : il n'y avait pas la queue pour entendre l'analyse de Jean-François Copé sur le bilan culturel du gouvernement. Et même l'exposé du projet de Roselyne Bachelot, ministre des solidarités et de la cohésion sociale, n'a pas électrisé l'assemblée. Le théâtre était à moitié vide, un ancien ministre du gouvernement l'a jugé à moitié plein.

Au côtés de Christine Albanel, ancienne ministre de la culture, qui avait été remerciée après les déboires parlementaires de la loi Hadopi (création et Internet), Jean-François Copé et Roselyne Bachelot se sont livrés à un panégyrique du bilan gouvernemental. Pour le patron de l'UMP, l'un des piliers de la politique de Nicolas Sarkozy "c'est la démocratisation de l'accès à la culture". Un accès favorisé via l'école où "l'histoire de l'art est présente dans les programmes scolaires depuis 2008" ou grâce à "la gratuité des musées pour les moins de 26 ans". Second marqueur de la politique, le développement des offres légales de téléchargement et la fameuse loi Hadopi qui, assure le parlementaire, a "appelé chaque Français à réfléchir à la propriété intellectuelle".

Période électorale oblige, Jean-François Copé n'a pas manqué l'occasion de lancer une pique à Martine Aubry, candidate à l'investiture socialiste pour la présidentielle. "A l'aube de la campagne reviendra la mise en scène du grand fossé idéologique entre la gauche et la droite", prédit le maire de Meaux, dénonçant la promesse  de la maire de Lille d'augmenter de 30 à 50 % le budget de la culture. "Nous traversons une période de crise" a rappelé l'ancien ministre du budget : ou l'Etat est impécunieux, ou il faudra trouver de nouvelles pistes pour le financement de la culture."

Les contradictions en matière de financement culturel ne sont pas l'apanage de la gauche. Pour financer son projet pour la France, l'UMP compte sur le mécénat d'entreprises privées.

Or,selon une récente enquête réalisée par l'institut CSA pour l'Admical (Association pour le développement du mécénat industriel et commercial), le mécénat de la culture est passé de 975 millions d'euros à 380 millions d'euros de 2008 à 2010, accusant un repli de 595 millions d'euros, soit 63 %.

L'UMP balaie la difficulté, arguant que son projet vise les PME et un mécénat de proximité. Pour encourager les entreprises "les seuils de réduction de l'impôt sur les sociétés pourraient être portés à 1 %", au lieu de 0,5. Ce qui revient pour l'UMP à élargir une niche fiscale, lorsque le gouvernement communique sur l'orthodoxie budgétaire et la chasse aux niches.

En conclusion, Frédéric Mitterrand, l'a crié haut : "Il n'y a pas de désespérance culturelle en France". Appelant une armada de chiffres à sa rescousse, l'écrivain et réalisateur a salué "lebilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy et de François Fillon."

Invité surprise, Bruno Le Maire, présenté par Roselyne Bachelot comme le ministre de "l'Agri-Culture", a eu un discours plus critique. "Etre un artiste en France n'est pas simple, trouver un atelier pour créer est très compliqué, a-t-il déclaré. Faire de la musique en France , c'est la croix et la bannière. S'inscrire dans un conservatoire, c'est la croix et la bannière. Il faut que la formation artistique soit une priorité." Pascal Nègre, PDG d'Universal Music France n'a, lui, pas manqué l'occasion de remercier " l'UMP pour son combat courageux pour la propriété, qui comprend la propriété artistique, qui est aussi importante que la liberté."

Eric Nunès

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